jeudi 9 janvier 2014

Au Boeing 747, aux hôtesses et stewards, pour ma plus belle traversée (remis aux hôtesses à ma descente de l'avion)

Gros et bel oiseau d'acier,
Tes lourdes ailes planent au plafond du ciel d'azur...
Et tu fais planer mon cœur et tu fais planer mon âme...
Arrachés à la terre,
nous voguons, défiant la pesanteur
par le miracle de ton architecture.
Puis le ciel est d'un bleu d'encre,
Rien n'apparaît sur tes hublots étroits.
Il nous semble être dans un immense autocar,
super luxueux, dans lequel chacun
possède la meilleure place.
Entourés d'attentions, de sourires,
de l'incommensurable patience de ces anges du ciel
que sont les hôtesses, nous oublions
que le danger est partout toujours présent
puisqu'il suffirait de presque rien
pour que le charme soit rompu...

Je suis comme retirée du monde,
L'espace s'est interposé entre notre terre et nous.
Dans ce ciel qui contient tant de rêves,
dans ce ciel qu'habitent superstitions et croyances
des peuples du monde entier
vole le Progrès qui lui ne craint rien.
Il brave les lois de la nature qui semblaient 
les plus invulnérables,
il montre son audace...
Et pourtant, pour moi, prendre l'avion n'est pas 
constater le progrès. C'est plutôt
vivre une aventure inoubliable, puisque chaque fois
me paraît être la première.
Je suis chaque fois étonnée de ne pas éprouver
la moindre peur et de demeurer aussi insouciante.
Peut-être est-ce parce qu'en avion je me rapproche
du monde où mon imagination m'emporte si souvent...

Avion, si tu étais vaisseau spatial
peut-être me sentirais-je chez moi tout autant.
Mon domaine est dans les nuages, très loin de la fumée
des cheminées d'usine, très loin de la réalité.
S'il existait un génie de l'Espace, je frotterais à la hâte
ma lampe merveilleuse d'Aladin et je dirais  au divin génie :
« Emporte-moi loin de la Terre, dans un monde où il n'y 
aurait qu'Amour et Beauté, un monde où nul ne tenterait de combattre la belle Nature, où vivre serait une chose 
sacrée, belle et enviable... »
Avion, je te remercie de m'avoir accueillie.
Hôtesses et stewards, mon regard admirateur se change 
en sourire plein de gratitude devant le voyage que 
je viens de faire, puisque grâce à vous j'ai donné libre cours
à mon imagination et écrit ces réflexions 
et que vous m'avez permis de garder de ce voyage
un souvenir impérissable...

Jeanne
1971 



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