dimanche 1 décembre 2013

Blanc tableau...

Le sol est tout matelassé,
Capitonné, bien rebondi,
Revêtu de son blanc tapis
Qui, peu à peu, se fait épais.

Il a neigé toute la nuit

Durant notre sommeil tranquille.
Les flocons sont tombés sans bruit
Couvrant chaque rue de la ville.

Le ciel gris fond et se confond

Avec la blancheur de la neige,
Nos yeux avec peine se font
À l'opaque clarté. Que sais-je?

Ils ne voient plus qu'un écran blanc

Que la tempête est venue tendre
Entre la Nature et les gens...
Aujourd'hui il nous faut attendre

Au chaud dans le creux des maisons,

Attendre que le doux bruit sourd
Des cristaux cesse. Il fait bon...
Le temps lentement suit son cours.

Jeanne

1969

Lueur d'espoir...

Poème que j'ai écrit à l'aube de mes 26 ans

Il est mort Duvalier, son âme l'a quitté,
Son âme si souillée. Son corps ne pourra plus
Agir cruellement. Il est mort Duvalier
Haïti ne peut pas pleurer ce disparu!

Haïti a souffert durant quatorze années

Sans pouvoir essayer jamais de s'en défendre.
Haïti est blessée, cette île de beauté,
Blessée dans son doux flanc tiède, bel et tendre.

Mais le sang va couler et les justiciers

De ceux qui ont souffert de cette tyrannie
Ne sauront hésiter à courir se venger
De toutes les horreurs qu'ils ont eux tous subies.

Ils ont vu leurs parents, leurs enfants, leurs amis,

Les amis des amis périr sous la mitraille
Après avoir été terrorisés, trahis,
Malheureuses victimes de quelques représailles...

Leurs mains et leurs regards clamaient leur innocence,

Papa Doc n'a pourtant jamais eu de pitié.
Les autres étouffaient devant leur impuissance,
Mais le Doc continuait de les terroriser.

Il est mort Duvalier, mais ce n'est pas fini.

D'autres ont pour mission de ne pas désarmer
Malgré la présence de tous leur ennemis.
Il est mort, à présent défends-toi, Haïti!!

Jeanne

1971




À Françoise, amitié...

Toi ton mystère,
l'angoisse qui te désespère...

Toi ta peau claire
tes épais cheveux et ton air...

Toi ta silhouette
harmonieuse, menue, discrète...

Toi tes mains frêles
d'oiseaux captifs sont les ailes...

Toi ton chagrin
qui souvent s'agrippe à ma main...

Toi tes désirs
l'attrait de captivants plaisirs...

Toi l'innocence
fraîche pureté de l'enfance...

Toi ta jeunesse
heureux vingt ans, heureuse ivresse...

Toi tes promesses...
toi l'avenir.


Toi... souvenir!

Jeanne
1972