lundi 24 mars 2014

Un livre qui devient mon livre...

Un livre fermé sur ses pages, qui semblent se serrer frileusement les unes contre les autres liées par leur contenu, un livre est un peu comme un colis de mystère. On l’ouvre, il se dévoile petit à petit comme un être humain, se révélant sous forme de confidences. Il nous entraîne dans son aventure en nous faisant basculer dans ses pages, enivrés que nous sommes autant par la magie de l'agencement et du choix de ses mots, que par l'émerveillement suscité par le récit.

Je viens de lire un très beau roman de Robert Sabatier «  David et Olivier  », un pur joyau, un bijou de souvenirs dans un écrin de fraîcheur. En refermant ce livre après l'enchantement de la lecture, je caresse avec douceur la couverture comme je n'aurais pas su le faire la première fois que je l'ai tenu entre mes mains. Il me semble que le tout qu'il forme m'appartient désormais. Je me suis introduite dans la vie de ses héros, j'ai plongé dans l'atmosphère mouvante dans laquelle ils ont évolué. J'ai souri avec eux; j'ai connu leurs peurs et leur peine; j'ai même ri aux éclats, me faisant leur écho. Je suis aujourd'hui plus riche des descriptions délicates de l'auteur, plus riche de vie humaine...

Je tiens mon livre entre les mains, un peu comme un prêtre tiendrait son bréviaire. Le mot « livre » ne vient-il pas du latin « liber », les deux premières syllabes du mot sacré de  « liberté »? Livre, tu m'as donné cette liberté de sortir de chez moi sans même ouvrir la porte, de faire la connaissance d'une foule de personnages  plus intéressants les uns que les autres, de voyager dans le temps et dans l'espace. Le secret de la joie de lire, c'est aussi la liberté d'appropriation personnelle que chacun fait des images, des sensations, des sentiments, des rapports entre les êtres. D'un plaisir individuel naît un bonheur qui rejoint le monde. 

Merci à toi mon livre, ma liberté...

Jeanne 

Années 1990