dimanche 12 janvier 2014

Souffle du Printemps

Souffle en nous
Étrange bouleversement
Ta venue étonne, surprend
Au creux de nous.

Ô vie, ô rythme
Et par bonheur et partout
Là le renouveau reprend
Un peu plus fou...

Nature autour de nous
Tu n'as pas encore
Redonné vie aux arbres nus
Et ta neige encore
Par taches
Blanchit la terre
Et s'amasse.

En hiver, nos vies sommeillaient
Cependant nos corps sensibles,
Précoces, aujourd'hui vibrent
À leur réveil.

Il est revenu le Printemps
Et chacun l'accueille
Avec joie...
Poussent les feuilles,
Chante le vent
Il est revenu le Printemps!

Jeanne
1980

Le Printemps m'appelle...

J'ai senti dans le vent l'avant-goût du Printemps
Et le soleil m'a dit, railleur, « Laisse-toi faire, 
Tends vers moi ton visage et mes rayons ardents
Tenteront d'évincer la fraîcheur printanière...

Pour colorer ta peau de ce hâle doré
Qui te va à ravir, pour éclaircir le ton
De tes cheveux de blé, pour donner de l'attrait
À ton pauvre visage las à l'abandon...» 

Le Printemps en chemin m'a demandé d'attendre
Son retour très prochain avant de décider
Ce que sera ma vie après ces trois mois tendres
Que j'ai vécus radieuse en rêve à tes côtés...

Ce Printemps qui renaît le temps d'une saison
C'est un peu ce que fut notre Amour à tous deux.
Comme Lui je l'attends et j'en perds la raison,
Comme à Lui je m'y donne, le Ciel dans les yeux.

Sa bouche est, tu le sais, comme un ruisseau qui bruisse.
Et la tienne l'était me murmurant tes mots
Au creux de mon oreille attentive. Ô puisse
Ce Printemps m'apporter l'oubli de tous mes maux!

J'y chanterai l'amour que nous avons brûlé,
J'en vivrai plus de jours qu'il voudra m'accorder,
Je trouverai la joie que tu m'as dérobée,
J'oublierai le chagrin que tu as suscité.

Jeanne
1972









Bonjour soleil

Soleil tu as repris contact avec ma peau,
Tu t'es fait si câlin avec moi aujourd'hui.
Ton beau rayonnement m'a toute réjouie,
Soleil tu me reviens, mon corps se sent au chaud.

Ô émerveillement, ô chaleur, ô bonheur!
Ma vie sans toi cherchait sa lumière, soleil.
Mon corps se faisait morne et triste et seul et vieil,
Ma jeunesse sans toi ignorait son ardeur,

Soleil. Tu as changé la neige en gazon vert,
En arbres tout feuillus, en fleurs épanouies.
Tu as changé l'hiver en un printemps joli,
Tu as changé la glace en sable, en roche, en terre.

Ô soleil au cœur d'or, sourire chaleureux,
Soleil c'est toi qui tiens le secret de la vie.
Avecque la nature tu me réconcilies,
Soleil tu es pour moi l'ami le plus précieux.

Tu fais bouillir mon sang au fond de mes artères,
Tu irradies mon corps d'un bonheur sans pareil,
Tu me sors de moi-même, soleil, tu me réveilles,
Moi qui dormais depuis le début de l'hiver.

Soleil, merci soleil. Merci, merci, merci!
Mon cœur se sent pour toi plein de reconnaissance.
Il te doit son bonheur et son insouciance,
Il te doit sa chaleur, qui est source de vie.

Jeanne
1970

samedi 11 janvier 2014

Toi... et les autres

Humain blond, brun, blanc, noir, asiatique ou indien,
Tu as un même corps et un même destin.
Tu passes par la vie et passes par la mort...
Après Dieu seul sait où ton âme s'évapore...

Mais cette âme, humain, montre mieux qu'elle existe
Quand parmi tes semblables tu combats pour vivre,
Pour rien au monde ne te montre raciste.
C'est le même combat auquel chacun se livre.

Nul n'est à ce niveau différent du voisin.
Chaque humain peut choisir d'aimer ou de haïr
Celui-là qui n'a pas même peau que les siens.
Chaque humain peut choisir d'approcher ou de fuir...

...Ce prochain qui est loin et n'est pas son cousin.
Et de ton âme, Blanc, dépend ce précieux choix,
Tu aimes et ta mère et ton père et ton chien
Ton enfant et toi-même, mais ni Noir, ni Chinois.

Pourquoi donc ton amour n'irait-il pas plus loin,
Au-delà des familles, au-delà des frontières
Au-delà du désir, au-delà du besoin?
Pourquoi ne serais-tu pas de ces autres fier?

De ceux-là qui n'ont rien de comparable à toi
Que le cœur et que l'âme, puisqu'ils vivent très loin
De toi, de tes coutumes, tes tabous et tes lois.
Respecte-les ceux-là qui ne sont pas tes chiens...

Et qui sont des Humains... comme toi!

Jeanne
Fin juillet 1971  



Je te quitte Amour

Poème écrit à l'aube de mes 27 ans...

Adieu beaux souvenirs qui font si mal,
Joli passé adieu car je m'en vais
Vers un autre demain aussi fatal
Mais je pars, ami, le cœur au regret.

Ne me permets pas de me retourner,
Montre-moi la voie devant moi tracée,
Arrache à mon cœur cet amour passé,
Apporte à ma vie l'espoir insensé.

Je glisse et m'enlise en un sable chaud
Nid de mon bonheur, beau temps révolu.
J'ai peine à voler vers des jours nouveaux
Où cette aventure aura son issue.

Est-ce une aventure, après tout, pour lui,
Un petit roman sans grande importance,
Chose qui se raie, chose qui s'oublie,
Petit rien en somme en une existence?

Adieu, c'est fini, il y a la VIE
Qui s'offre à moi toute avec ses surprises,
Avec ses plaisirs, ses espoirs aussi
Sur fond de ciel bleu quand l'amour nous grise...

Jeanne
1972




Monique, amie-fleur, amie soleil

Poésie écrite en 1983 à l'occasion de l'anniversaire d'une amie de ma chorale souffrant d'une maladie qui l'affaiblissait.

Comme une jolie fleur
Tes yeux bleus sous tes cils
S'ouvrent grands sur ton cœur.
Ils nous offrent le ciel
Avec sa pureté,
On y voit le soleil
Des plus beaux jours d'été.

Je sais bien ton courage
Et ta ténacité
Je sais aussi, ô rage,
Ce qu'il faut supporter
Quand on a, comme toi,
Beaucoup à affronter
Chaque jour sous son toit,
Hiver, printemps, été,
Automne. Et je sais bien
À quel point tu es forte.
Moi j'ai tissé des liens
Avec toi d'amitié
Qu'en ce beau jour de liesse
Mon cœur veut t'apporter.

Tu es née comme moi
Un vingt-trois de juillet.
Tu es tout comme moi,
Et je le reconnais,
Une enfant du soleil,
Une enfant qui renaît
Chaque nouvel été
Aux rayons que Dieu fait,
À la douce chaleur
D'une saison si belle.
Et le parfum des fleurs,
Car tu es l'une d'elles,
Enchante tes narines.
Le don de leurs couleurs,
Délicates et fines,
Ranime ton ardeur.

Et tu mets à profit
Tes talents artistiques,
Relevant des défis
Devant ta céramique.
Tu crées alors des formes,
Harmonie et beauté.
C'est un travail énorme,
Sois-en félicitée!

Monique, l'amie-fleur,
L'amie pleine d'amour,
Toi l'amie au grand cœur
Tous mes vœux vont vers toi!
Que toute ma chaleur
Dirigée vers ton « Toi »
Réchauffe bien ton cœur
Et ton corps, s'il a froid!

Jeanne
Juillet 1983


   

jeudi 9 janvier 2014

Au Boeing 747, aux hôtesses et stewards, pour ma plus belle traversée (remis aux hôtesses à ma descente de l'avion)

Gros et bel oiseau d'acier,
Tes lourdes ailes planent au plafond du ciel d'azur...
Et tu fais planer mon cœur et tu fais planer mon âme...
Arrachés à la terre,
nous voguons, défiant la pesanteur
par le miracle de ton architecture.
Puis le ciel est d'un bleu d'encre,
Rien n'apparaît sur tes hublots étroits.
Il nous semble être dans un immense autocar,
super luxueux, dans lequel chacun
possède la meilleure place.
Entourés d'attentions, de sourires,
de l'incommensurable patience de ces anges du ciel
que sont les hôtesses, nous oublions
que le danger est partout toujours présent
puisqu'il suffirait de presque rien
pour que le charme soit rompu...

Je suis comme retirée du monde,
L'espace s'est interposé entre notre terre et nous.
Dans ce ciel qui contient tant de rêves,
dans ce ciel qu'habitent superstitions et croyances
des peuples du monde entier
vole le Progrès qui lui ne craint rien.
Il brave les lois de la nature qui semblaient 
les plus invulnérables,
il montre son audace...
Et pourtant, pour moi, prendre l'avion n'est pas 
constater le progrès. C'est plutôt
vivre une aventure inoubliable, puisque chaque fois
me paraît être la première.
Je suis chaque fois étonnée de ne pas éprouver
la moindre peur et de demeurer aussi insouciante.
Peut-être est-ce parce qu'en avion je me rapproche
du monde où mon imagination m'emporte si souvent...

Avion, si tu étais vaisseau spatial
peut-être me sentirais-je chez moi tout autant.
Mon domaine est dans les nuages, très loin de la fumée
des cheminées d'usine, très loin de la réalité.
S'il existait un génie de l'Espace, je frotterais à la hâte
ma lampe merveilleuse d'Aladin et je dirais  au divin génie :
« Emporte-moi loin de la Terre, dans un monde où il n'y 
aurait qu'Amour et Beauté, un monde où nul ne tenterait de combattre la belle Nature, où vivre serait une chose 
sacrée, belle et enviable... »
Avion, je te remercie de m'avoir accueillie.
Hôtesses et stewards, mon regard admirateur se change 
en sourire plein de gratitude devant le voyage que 
je viens de faire, puisque grâce à vous j'ai donné libre cours
à mon imagination et écrit ces réflexions 
et que vous m'avez permis de garder de ce voyage
un souvenir impérissable...

Jeanne
1971 



De vie nette...

On y entre
Et puis
Il faut bien qu'on s'y débrouille...

Comme ça, elle est venue en toi,
En moi, en tous les autres.
Pourquoi? Pourquoi en moi?

On n'en est d'abord pas conscient,
On « survit »... Tout est fait pour
Qu'elle passe inaperçue,
Pour un temps.

Puis soudain on s'en rend compte
Parce qu'on a commencé à agir...
On cherche alors à comprendre,

On apprend à s'attacher, à aimer.
On pleure parce qu'on a de la peine,
On souffre parfois un peu...

Commence enfin son histoire! Dure, triste?
Oui, peut-être... Mais comme elle est belle
Cette présence dont tout le monde parle
Mais que nul n'a jamais vue...
Si ce n'est lorsqu'on la perd, de loin... et puis
De si près... qu'on ne sait,
                   qu'on ne fait,
                   qu'on n'entend, qu'on ne voit,
                   qu'on ne sent...
Plus rien
Que le grand « RIEN »!

Ah toi douce VIE!!!...

Jeanne
1972 

Vagues de réminiscence

Les beaux traits des fiers Haïtiens
Au clair de lune s'estompaient
Puis un à un nous envoûtaient
Sous les manguiers, tu te souviens?

Te souviens-tu des fleurs sauvages,
Des heures passées à goûter
En nos deux corps ressuscités
Cette douce vie de passage...

Peux-tu encor' voir chaque jour
Nous permettre de nous entendre,
Construire entre nos âmes tendres
Un délicieux pont d'amour,

De cet amour-amitié
Solide, à l'épreuve du temps
L'épreuve de l'éloignement,
Allergique à l'hostilité...

Haïti n'en revenait pas
De nous voir toutes deux danser
Et sur la piste évoluer...
Le soleil riait aux éclats!

Adieu Françoise, je songe
Aux jours d'Haïti souvent.
Pour toi est-il éprouvant 
Ce temps que l'attente allonge?

Jeanne
1972


samedi 4 janvier 2014

Mots sans maux...

Tu reviens, ton sourire
Renaît pour moi.
Tu es là, laissons fuir
Le désarroi.

«  Si de brusques élans… »
C’était de Toi…
« Ton amant le printemps… »
Toujours de Toi…

«  Et à trois à présent… »
Encore de Toi…
«  Notre bonheur  », Amant,
De Toi, de Toi...
«  S’éveille… »…
S’éveillera-t-il, dis-moi!

J’écris en ce moment
N’importe quoi
Pour dire simplement
« Je pense à Toi. »

Et ne prends pas cela
Pour de l’espoir.
Me suffit d’être là
Et de te voir…

De passion je n’ai plus,
Tu le sais bien,
Simplement je t’ai vu,
Je me sens bien.  

Jeanne

1974