Peut-être ai-je déjà
Dans mes quelques écrits
Dit tout ce qui en moi
Brûlait comme ma vie
Plus rien ne sort plus de moi-même...
Peut-être que mon être
En dépit de mon âge
Tels les buissons champêtre
A perdu son feuillage
Plus rien ne sort plus de moi-même...
Peut-être que mon souffle
S'est déjà trop donné
Dans les bras chauds et souples
De quelque bien-aimé
Plus rien ne sort plus de moi-même...
Peut-être que ma joie
Trop forte et trop profonde
Jaillissant de mon moi
S'offrit toute à ce monde
Plus rien ne sort plus de moi-même...
Peut-être que l'espoir
Qui vécut en mon âme
Est mort de désespoir
Dirai-je a " rendu l'âme "...
Plus rien ne sort plus de moi-même...
Toi qui me sus hier
Toi compagne et amie
Que vois-tu à travers
Ma carcasse ennemie?
Plus RIEN ne sort plus de moi-même...
Jeanne
1974
jeudi 31 octobre 2013
À mon père
Depuis que mes grands yeux ont enfin sur le monde
Su lever leurs paupières afin de voir le jour
J'ai cueilli dans tes bras plus d'un bouquet d'amour
Que tu sus dispenser chaque jour à la ronde.
Ma main d'enfant toujours se logea dans la tienne,
Pour y puiser la joie, la force et la chaleur,
Pour y glisser aussi un peu de ma candeur
Et nous communiquions ainsi sans nulle peine.
Depuis que mes grands yeux ont enfin sur le monde
Su lever leurs paupières afin de voir le jour
J'ai cueilli dans tes bras plus d'un bouquet d'amour
Moi qui là sur ton cœur posais ma tête blonde.
Mais le temps estompa tout doucement tes forces
Sans aucune pitié, il te fit cet affront.
Des rides lézardèrent peu à peu ton front
Et l'arbre que tu fus en perdit son écorce.
À ce point dépouillé de tes nobles atours,
Toi mon père si fier, si beau, si volontaire,
Tu as laissé ton corps retourner à la terre
Dont il vient. Tu y gis, de pensées je t'entoure...
Jeanne
1974
Su lever leurs paupières afin de voir le jour
J'ai cueilli dans tes bras plus d'un bouquet d'amour
Que tu sus dispenser chaque jour à la ronde.
Ma main d'enfant toujours se logea dans la tienne,
Pour y puiser la joie, la force et la chaleur,
Pour y glisser aussi un peu de ma candeur
Et nous communiquions ainsi sans nulle peine.
Depuis que mes grands yeux ont enfin sur le monde
Su lever leurs paupières afin de voir le jour
J'ai cueilli dans tes bras plus d'un bouquet d'amour
Moi qui là sur ton cœur posais ma tête blonde.
Mais le temps estompa tout doucement tes forces
Sans aucune pitié, il te fit cet affront.
Des rides lézardèrent peu à peu ton front
Et l'arbre que tu fus en perdit son écorce.
À ce point dépouillé de tes nobles atours,
Toi mon père si fier, si beau, si volontaire,
Tu as laissé ton corps retourner à la terre
Dont il vient. Tu y gis, de pensées je t'entoure...
Jeanne
1974
lundi 28 octobre 2013
Leçon de vie
Ai-je grandi assez pour pouvoir dire enfin :
Je sais ce qui est beau, je sais ce qui est bon,
Je sais ce qui est droit, je sais ce qui est bien?
Ai-je assez de bon sens, ai-je assez de raison?
Je voudrais à la fois être jeune et savoir.
J'aimerais côtoyer de près la Vérité,
La Sagesse et le Bien et je voudrais pouvoir.
Mais qu'est-ce donc tout cela sinon témérité?
Je dois suivre un chemin, celui que suit chacun,
Ni plus rapidement, ni plus facilement.
C'est l'ordre de la vie qui ne tolère aucun
Changement s'opposant au premier règlement...
Sur ce chemin, j'ai rencontré un autre humain,
Mes yeux ouverts d'aveugle s'ouvrirent enfin
Sur une autre clarté, sur un autre demain.
La route redevint plus douce vers sa fin.
Je vais ainsi sans me presser vers mon destin
Accomplir, je le crois, plus que je ne l'ai fait.
Même si quelquefois reparaît l'incertain,
L'aide qu'on m'apporta connaîtra ses effets.
Jeanne
1976
Je sais ce qui est beau, je sais ce qui est bon,
Je sais ce qui est droit, je sais ce qui est bien?
Ai-je assez de bon sens, ai-je assez de raison?
Je voudrais à la fois être jeune et savoir.
J'aimerais côtoyer de près la Vérité,
La Sagesse et le Bien et je voudrais pouvoir.
Mais qu'est-ce donc tout cela sinon témérité?
Je dois suivre un chemin, celui que suit chacun,
Ni plus rapidement, ni plus facilement.
C'est l'ordre de la vie qui ne tolère aucun
Changement s'opposant au premier règlement...
Sur ce chemin, j'ai rencontré un autre humain,
Mes yeux ouverts d'aveugle s'ouvrirent enfin
Sur une autre clarté, sur un autre demain.
La route redevint plus douce vers sa fin.
Je vais ainsi sans me presser vers mon destin
Accomplir, je le crois, plus que je ne l'ai fait.
Même si quelquefois reparaît l'incertain,
L'aide qu'on m'apporta connaîtra ses effets.
Jeanne
1976
J'aime ceux qui comme moi...
Vers toi, vers eux
Ma main se tend, amicale.
Je fais don du meilleur de moi-même.
Toi, étranger, qui passes auprès de moi
et qui ne me vois pas, toi je t'aime comme j'aime tous les êtres au monde. Et je ne te connais pas, et je ne les connais pas! J'aime ceux qui, comme moi, remplissent leurs poumons de l'air qui les fait vivre, tous ceux qui, comme moi, ont découvert un morceau du monde au sortir du sein maternel. J'aime ceux qui, comme moi, respirent sur cette boule que le temps fait tourner trop vite. J'aime ceux qui, comme moi, ont appris à grandir et à vieillir, ceux qui connaissent et acceptent l'absurdité de la vie. Qui savent que naissance et croissance ne sont là que pour nous faire mieux affronter les années de vieillesse dont la mort est l'issue...
Puisque nous avons tous un même commencement et une même fin, ne devrions-nous pas nous soutenir, nous aider, nous aimer...? Ne devrions-nous pas essayer d'être heureux ensemble (ou même peut-être malheureux, mais ensemble...). Mais voilà, partout règne l'indifférence! Et comment considérons-nous l'autre vraiment? Nous l'ignorons et lui tournons le dos!
Que l'Amour enfin règne!
Jeanne
1972
Ma main se tend, amicale.
Je fais don du meilleur de moi-même.
Toi, étranger, qui passes auprès de moi
et qui ne me vois pas, toi je t'aime comme j'aime tous les êtres au monde. Et je ne te connais pas, et je ne les connais pas! J'aime ceux qui, comme moi, remplissent leurs poumons de l'air qui les fait vivre, tous ceux qui, comme moi, ont découvert un morceau du monde au sortir du sein maternel. J'aime ceux qui, comme moi, respirent sur cette boule que le temps fait tourner trop vite. J'aime ceux qui, comme moi, ont appris à grandir et à vieillir, ceux qui connaissent et acceptent l'absurdité de la vie. Qui savent que naissance et croissance ne sont là que pour nous faire mieux affronter les années de vieillesse dont la mort est l'issue...
Puisque nous avons tous un même commencement et une même fin, ne devrions-nous pas nous soutenir, nous aider, nous aimer...? Ne devrions-nous pas essayer d'être heureux ensemble (ou même peut-être malheureux, mais ensemble...). Mais voilà, partout règne l'indifférence! Et comment considérons-nous l'autre vraiment? Nous l'ignorons et lui tournons le dos!
Que l'Amour enfin règne!
Jeanne
1972
dimanche 27 octobre 2013
Précipitations
Pluie, pluie, les gouttes se précipitent comme les battements d'un cœur exalté. Le sol mouillé subit des ondulations horizontales qui lui donnent soudain l'apparence d'un lac immense. Pluie qui coule sans cesse depuis l'aube, timide clarté, jusqu'à l'heure où trop las le soleil descend vers sa couche pour céder la place à sa compagne nocturne, la lune.
Pluie, le ciel s'écoule sur la ville. D'où vient toute cette eau qui inonde la terre et nous pénètre de son humidité? Gris là-haut, gris ici, gris partout, partout triste. C'est le chagrin du ciel qui s'exprime aujourd'hui, et sa voix dans le vent, plaintive nous parvient, faible musique lancinante. Pluie, vent, vent frémissant, vent...
La ville est eau, la ville sanglote et frissonne. J'entends pleurer le vent, sourde complainte qui s'élève dans les cieux sombres. Que dire de mon âme en ce jour de cendre? Je sens en moi descendre les peines de là-haut. Mon âme sombre à demi. Un unique rayon de soleil dissimulé au fond de mon cœur l'empêche de se laisser engloutir par les flots de chagrin que le ciel nous envoie.
Je ne me laisserai pas envahir par la marée céleste. Ce déluge naissant n'est pas assez puissant pour abattre tout ce qui en moi lutte contre la mélancolie. Pluie, je ne me laisserai pas noyer dans tes vagues légères, pluie. Je ne me laisserai pas leurrer. Pluie, je ris de ta tristesse. Ne vois-tu pas que tu ne peux rien contre moi?
Il pleut tout un ciel opalescent. Et l'univers de gris macère dans le brouillard humide et pénétrant. La ville nage sous les nuages. La nuit vient. Les phares diffusent leur lumière à travers le voile tissé par les fils délicats de la pluie et ceux de la mi-obscurité. Les réverbères vacillent le long des routes luisantes. Défilé sans fin, procession de la nuit, les voitures avancent lentement dans les éclaboussures, jaillissements répétés. On dirait des scarabées géants qui, affolés, cherchent désespérément l'issue d'un labyrinthe, terrible...
Il est dans l'air que je respire un quelque chose de familier. C'est le goût de la France que j'ai quittée. Ce parfum de la pluie au bord de mes lèvres, je le reconnais. Sur le ciel se découpent mes souvenirs... Je vois Paris par un jour semblable. Maintes couleurs éclatantes égaient la nuit mouillée. À bientôt, j'ai besoin de penser...
Jeanne
1972
Pluie, le ciel s'écoule sur la ville. D'où vient toute cette eau qui inonde la terre et nous pénètre de son humidité? Gris là-haut, gris ici, gris partout, partout triste. C'est le chagrin du ciel qui s'exprime aujourd'hui, et sa voix dans le vent, plaintive nous parvient, faible musique lancinante. Pluie, vent, vent frémissant, vent...
La ville est eau, la ville sanglote et frissonne. J'entends pleurer le vent, sourde complainte qui s'élève dans les cieux sombres. Que dire de mon âme en ce jour de cendre? Je sens en moi descendre les peines de là-haut. Mon âme sombre à demi. Un unique rayon de soleil dissimulé au fond de mon cœur l'empêche de se laisser engloutir par les flots de chagrin que le ciel nous envoie.
Je ne me laisserai pas envahir par la marée céleste. Ce déluge naissant n'est pas assez puissant pour abattre tout ce qui en moi lutte contre la mélancolie. Pluie, je ne me laisserai pas noyer dans tes vagues légères, pluie. Je ne me laisserai pas leurrer. Pluie, je ris de ta tristesse. Ne vois-tu pas que tu ne peux rien contre moi?
Il pleut tout un ciel opalescent. Et l'univers de gris macère dans le brouillard humide et pénétrant. La ville nage sous les nuages. La nuit vient. Les phares diffusent leur lumière à travers le voile tissé par les fils délicats de la pluie et ceux de la mi-obscurité. Les réverbères vacillent le long des routes luisantes. Défilé sans fin, procession de la nuit, les voitures avancent lentement dans les éclaboussures, jaillissements répétés. On dirait des scarabées géants qui, affolés, cherchent désespérément l'issue d'un labyrinthe, terrible...
Il est dans l'air que je respire un quelque chose de familier. C'est le goût de la France que j'ai quittée. Ce parfum de la pluie au bord de mes lèvres, je le reconnais. Sur le ciel se découpent mes souvenirs... Je vois Paris par un jour semblable. Maintes couleurs éclatantes égaient la nuit mouillée. À bientôt, j'ai besoin de penser...
Jeanne
1972
Court séjour
Un avion, quelques cieux à franchir et voilà.
Un coup de téléphone ou trois mots à se dire
La rencontre des yeux, pleins de feu, pleins de rire,
C'est la joie dans mon coeur depuis que je suis là.
Mes lèvres n'ont de goût que pour la poésie.
Il eut été plus simple pour d'autres que moi
D'exprimer sans façon son affection pour toi
Face à face et en prose, mais moi j'ai choisi
Pour un être plus doux, des paroles plus douces,
Pour un regard plus tendre de tendres regards,
Pour toi qui sais donner de chaleureux égards,
Pour tout ce que tu es mes profondes ressources.
Demain l'oiseau d'acier m'emportera au loin
Vers ce qui fait ma vie et ce qui est ma voie.
Je sais qu'en m'emportant au sol où tu me vois
Il va me dérober un monde qui est mien,
Il va tout effacer de ce proche passé.
Il va enfouir au fond du coffre de mes jours
Les précieux souvenirs de mon heureux séjour,
Plaisirs auxquels je dois aujourd'hui renoncer.
Jeanne
!985
Un coup de téléphone ou trois mots à se dire
La rencontre des yeux, pleins de feu, pleins de rire,
C'est la joie dans mon coeur depuis que je suis là.
Mes lèvres n'ont de goût que pour la poésie.
Il eut été plus simple pour d'autres que moi
D'exprimer sans façon son affection pour toi
Face à face et en prose, mais moi j'ai choisi
Pour un être plus doux, des paroles plus douces,
Pour un regard plus tendre de tendres regards,
Pour toi qui sais donner de chaleureux égards,
Pour tout ce que tu es mes profondes ressources.
Demain l'oiseau d'acier m'emportera au loin
Vers ce qui fait ma vie et ce qui est ma voie.
Je sais qu'en m'emportant au sol où tu me vois
Il va me dérober un monde qui est mien,
Il va tout effacer de ce proche passé.
Il va enfouir au fond du coffre de mes jours
Les précieux souvenirs de mon heureux séjour,
Plaisirs auxquels je dois aujourd'hui renoncer.
Jeanne
!985
Présence
Le matin mes yeux lèvent leurs paupières,
Ton visage heureux sourit de me voir
Entrer dans le jour sans plus de manière
En t'offrant à toi mon premier regard.
Mes mains aiment tant caresser tes mains,
Caresser partout ta peau qui marie
Ses sensations aux miennes. Viens,
Viens contre mon corps, que l'amour nous lie...
Viens, tu sais combien notre amour est bel,
Tu sais vers quels cieux toujours il nous mène,
Tu sais chaque fois qu'il semble éternel
Et tu sais si bien quel ardeur m'entraîne
Vers toi. Ô amour, aime-moi encore,
Prends-moi dans tes bras, transmets ta chaleur
À mon coeur transi, apporte à mon corps
Cette douceur qui nous mène au bonheur...
Je ne rêve plus, mes yeux s'habituent
Peu à peu au jour, et tu n'es pas là,
Couché près de moi. Mais la nuit venue,
Dis, tu reviendras dormir avec moi?
Jeanne
1972
Ton visage heureux sourit de me voir
Entrer dans le jour sans plus de manière
En t'offrant à toi mon premier regard.
Mes mains aiment tant caresser tes mains,
Caresser partout ta peau qui marie
Ses sensations aux miennes. Viens,
Viens contre mon corps, que l'amour nous lie...
Viens, tu sais combien notre amour est bel,
Tu sais vers quels cieux toujours il nous mène,
Tu sais chaque fois qu'il semble éternel
Et tu sais si bien quel ardeur m'entraîne
Vers toi. Ô amour, aime-moi encore,
Prends-moi dans tes bras, transmets ta chaleur
À mon coeur transi, apporte à mon corps
Cette douceur qui nous mène au bonheur...
Je ne rêve plus, mes yeux s'habituent
Peu à peu au jour, et tu n'es pas là,
Couché près de moi. Mais la nuit venue,
Dis, tu reviendras dormir avec moi?
Jeanne
1972
Haïti, plus je t’« entends », plus je te « vois »…
J’aime les airs
rythmés qui recréent devant moi
Les scènes
haïtiennes, paysages bleus,
Les beaux corps
ondulant tous ensemble à la fois
Pour mieux sentir
la vie, qu’ils prennent comme un jeu.
Ce m’est un
réconfort et une distraction,
C’est un peu de
soleil sur le noir de mes jours,
C’est la joie qui
revient en douce exaltation
Mettre un brin de
clarté au sein de mon séjour.
Chaque sonorité
rappelle une couleur
À mon regard
sensible aux mille tons variés
De cette île
éloignée : depuis les yeux rieurs
Jusques au
Carnaval de la mi-février.
Je vois les
flamboyants, parasols naturels,
S’épanouir en
teintes et vertes et carmin
Sur l’azur sans
défaut, tandis qu’au loin chancellent
Sous le poids de
leurs fruits, quelques bananiers nains.
Et je vois le ciel
gris verser sur cette terre
Des trombes d’eau
saumâtre, transparente ou claire :
Le sol chaud à
longs traits enfin se désaltère.
La musique reprend
et le bonheur l’éclaire.
En repensant à
toi, Haïti, je renais,
Mon esprit
vagabond te parcourt, t’envahit…
Son retour parmi
nous le voit rasséréné :
Tu sais bien que
jamais je ne t’avais haï…
Jeanne
1972
Lumière et ténèbres
Aussi bleu que le ciel,
Brillant comme un soleil,
Chaud comme une étincelle
S'exprime mon amour,
Je t'aime!
Un épine en mon coeur
Depuis longtemps demeure
Détruisant mon bonheur,
C'est la fin d'un amour,
Je meurs...
Jeanne
1972
Brillant comme un soleil,
Chaud comme une étincelle
S'exprime mon amour,
Je t'aime!
Un épine en mon coeur
Depuis longtemps demeure
Détruisant mon bonheur,
C'est la fin d'un amour,
Je meurs...
Jeanne
1972
Explosion
Murs de briques, murs de pierre,
Murs obstacles, murs barrières,
Plafonds qui volez le ciel,
Toits qui cachez le soleil,
Je vous franchirai bientôt
Pour vivre comme l'oiseau
Pour chanter la nuit, le jour
Paix, liberté et amour.
Chaînes qui liez mes mains
Je vais vous rompre demain
Car je me sens trop avide
De vie sauvage, la bride
Sur le cou. Portes, ouvrez-vous,
Ouvrez-vous, je suis à bout!
Laissez-moi respirer l'air
Dont j'étais privée hier...
Je veux être le poisson,
L'oiseau et le vagabond,
Afin d'être libre enfin
Pour poursuivre mon chemin.
Jeanne
1972
Murs obstacles, murs barrières,
Plafonds qui volez le ciel,
Toits qui cachez le soleil,
Je vous franchirai bientôt
Pour vivre comme l'oiseau
Pour chanter la nuit, le jour
Paix, liberté et amour.
Chaînes qui liez mes mains
Je vais vous rompre demain
Car je me sens trop avide
De vie sauvage, la bride
Sur le cou. Portes, ouvrez-vous,
Ouvrez-vous, je suis à bout!
Laissez-moi respirer l'air
Dont j'étais privée hier...
Je veux être le poisson,
L'oiseau et le vagabond,
Afin d'être libre enfin
Pour poursuivre mon chemin.
Jeanne
1972
Douce pensée
Dans l’éclat d’un
soleil qu’enfin je retrouvais,
Au rythme saccadé
des tambours haïtiens,
À Troubaguette,
sur la plage aux blancs galets,
Dans la chaleur
humide de Péligre enfin…
Mes yeux ont
reconnu en les traits de Françoise
Un air d’amitié;
confusément j’ai vu
Nos cœurs se
profiler comme des ombres chinoises
Conversant :
dialogue non interrompu…
Ils parlaient en
amis de nous-mêmes, des autres,
Du bonheur, de
l’Amour, musique, poésie,
Sans jamais se
lasser des vérités de l’autre,
Se questionnant
sur le destin de cette vie.
Chaque jour et
chaque heure apportait son brin d’herbe
Au nid d’amitié
que tissait la mésange
Qui piquait ça et
là de son bec une gerbe
Chaque fois
qu’entre nous se créait un échange.
Je crois qu’il
faut aimer, je crois qu’il faut comprendre,
Je crois en
l’amitié, en ses joies nuancées,
En l’espoir que
fait naître un autre regard tendre
Pour que
n’existent plus les peines du passé…
Jeanne
Ottawa, 1972
Gouffre
Noir et sans fond, sans fond
Il est là, retiens-moi
Il est là. Mon corps las
S'enfonce...
La vie soudain devient
Un refrain obsédant
Qui hante en ricanant
Mon âme.
Pourtant les enfants rient
Heureux et insouciants,
Près de moi, contemplant
Le ciel
En eux, je vois demain
Et je tremble pour eux
Car ce vide, à leurs yeux
N'est point...
...N'est point encore visible
Jusqu'à ce qu'un matin
Ils voient aussi soudain
Le gouffre...
Jeanne
1971
Il est là, retiens-moi
Il est là. Mon corps las
S'enfonce...
La vie soudain devient
Un refrain obsédant
Qui hante en ricanant
Mon âme.
Pourtant les enfants rient
Heureux et insouciants,
Près de moi, contemplant
Le ciel
En eux, je vois demain
Et je tremble pour eux
Car ce vide, à leurs yeux
N'est point...
...N'est point encore visible
Jusqu'à ce qu'un matin
Ils voient aussi soudain
Le gouffre...
Jeanne
1971
Ballade à ma mère
Ô
mère aux yeux d’amour, au large front si doux,
À
la bouche en sourire pour nos yeux d’enfants,
Mère,
je t’aime tant et je ne m’en défends
Tant
donnant fut ton cœur, accueillants tes genoux.
Chaque aube nous offrait ton regard attentif,
Tes
mains caressantes, ta parole apaisante.
Chaque
soir apportait à la nuit descendante
Le
tendre réconfort en nos deux cœurs craintifs.
Lorsque je pense à toi il n’est plus de déroute :
Chaque
jour de ma vie, ô mère, je te chante,
Et
ton doux souvenir, présent en moi, m’enchante.
L’espoir
perdu renaît pour reprendre la route.
Tu fus et tu seras, aussi loin que tu sois,
Aussi rares aussi que fussent nos retrouvailles,
Où que je fusse, où que je sois et où que j’aille,
L’être qui, quoi qu’il fît, jamais ne me déçoit…
Jeanne
1974
Beau pays, en rien tu ne m'es étranger
Loin là-bas sur l'île ensoleillée où les arbres en fleurs tendent vers nous leurs branches, dont le feuillage dense crée pour nous l'ombre fraîche, loin là-bas j'ai laissé la moitié de moi-même parmi les âmes tendres de mes amis sincères. Vers le Sud m'attirent maints génies envoûtants qui, tels ceux du vaudou, sans mal m'ensorcellent à l'aide de leurs signes et de leurs talismans. Toi, parcelle de l'Afrique (ô combien plus lointaine et ô combien plus grande), toi, Haïti plus belle avec si peu de terre, si peu de surface, toi avec tes si peu, avec tes si petits je t'honore tout autant que les pays géants. Comment peux-tu, avec si peu captiver mon esprit et captiver mon coeur? Tu es pour moi telle une enfant craintive, avide, affectueuse, qui demande si peu que mon cœur s'en émeut...
Toi, Haïti, ma langue est la tienne, ton créole est musique à mon oreille ravie, ta culture et la mienne sont sœurs, et tes arts, nés des moindres recoins de ta terre antillaise et issus des richesses d'êtres au regard fier, tes arts enchantent l'oeil et ébranlent nos sensibilités. Que serais-tu devenue sans ces êtres-là, que serais-tu devenue si d'autres peuples t'avaient exploitée? J'aime tes enfants, naïfs, artistes, tes enfants à la peau couleur d'ombre qui défie le soleil, son brûlant compagnon. J'aime jusqu'à tes travers qui font que tu es toi, à nul autre pays semblable. Je t'aime tant d'ailleurs que je ne peux quitter ton sol sans qu'en mon être il soit jour de pluie...
Jeanne
1972
Toi, Haïti, ma langue est la tienne, ton créole est musique à mon oreille ravie, ta culture et la mienne sont sœurs, et tes arts, nés des moindres recoins de ta terre antillaise et issus des richesses d'êtres au regard fier, tes arts enchantent l'oeil et ébranlent nos sensibilités. Que serais-tu devenue sans ces êtres-là, que serais-tu devenue si d'autres peuples t'avaient exploitée? J'aime tes enfants, naïfs, artistes, tes enfants à la peau couleur d'ombre qui défie le soleil, son brûlant compagnon. J'aime jusqu'à tes travers qui font que tu es toi, à nul autre pays semblable. Je t'aime tant d'ailleurs que je ne peux quitter ton sol sans qu'en mon être il soit jour de pluie...
Jeanne
1972
Haïti, couleurs, beauté, amour...
Je ne t'ai jamais haï, "ti pays chéri,
Bel ti paradis" et je n'ai jamais médit
De toi, de toi.
Je n'ai jamais su qu'aimer tous tes beaux trésors,
Tous tes beaux secrets, et je veux te voir encore
Encore, encore.
J'ai toujours aimé les tiens au large sourire
Aux belles dents blanches, et qui aiment tant l'amour,
L'amour, l'amour.
Et si parfois j'ai dit que j'aurais désiré
Te quitter très vite, je n'ai jamais cessé
Haïti de t'aimer.
Je vois ton soleil doré au-dessus de moi,
Je conserve ta chaleur tout comme un volcan
En moi, en moi.
Je n'étais alors qu'un fruit vert au goût amer,
Tu m'as fait mûrir et fait don d'un goût suave
Suave, suave.
Tu m'as fait goûter au plaisir et au bonheur,
À l'amour, la volupté, tu m'as fait aimer
Aimer, aimer.
Ton doux vent tiède a, en effleurant ma peau,
Fait vibrer mes cordes et éveillé mes sens,
Mes sens, mes sens...
Jeanne
1970
Bel ti paradis" et je n'ai jamais médit
De toi, de toi.
Je n'ai jamais su qu'aimer tous tes beaux trésors,
Tous tes beaux secrets, et je veux te voir encore
Encore, encore.
J'ai toujours aimé les tiens au large sourire
Aux belles dents blanches, et qui aiment tant l'amour,
L'amour, l'amour.
Et si parfois j'ai dit que j'aurais désiré
Te quitter très vite, je n'ai jamais cessé
Haïti de t'aimer.
Je vois ton soleil doré au-dessus de moi,
Je conserve ta chaleur tout comme un volcan
En moi, en moi.
Je n'étais alors qu'un fruit vert au goût amer,
Tu m'as fait mûrir et fait don d'un goût suave
Suave, suave.
Tu m'as fait goûter au plaisir et au bonheur,
À l'amour, la volupté, tu m'as fait aimer
Aimer, aimer.
Ton doux vent tiède a, en effleurant ma peau,
Fait vibrer mes cordes et éveillé mes sens,
Mes sens, mes sens...
Jeanne
1970
Terre regrettée
Terre
que le soleil inonde sans trève,
Petite
terre de grands hommes,
Terre
sur laquelle perlent les gouttes de la sueur
des
fronts noirs,
Terre
au sourire dans la misère,
Terre
qui vois couler tant de
de
sang innocent,
Qui
fus piétinée par des êtres cruels,
Toi
qui as tant besoin
que
l’on prenne soin
de
Toi,
Ô
terre des Antilles,
ô,
Haïti chérie,
Mon
cœur sous ma peau blanche
bat
pour ton peuple noir
et je sens le rythme
rapide
de tes danses
me
posséder…
Haïti
avec toi je suis et je serai.
Pas
un seul jour ne passe
sans
que je pense à toi,
pas
un seul jour où la chaude harmonie
de
tes couleurs
ne
vienne danser devant mes yeux,
où
ton vaste plafond bleu et ensoleillé
ne
vienne hanter mon esprit
et m’amener à
désirer
venir m’y abriter,
loin
de la triste civilisation
au
sombre avenir pollué...
Jeanne
1970
Brève trêve
Dans trois jours
je m’enfuis pour une courte absence.
Je laisserai ton
sol après moi, Canada.
Je m’envole et
m’en vais vers notre douce France
Pour t’aimer mieux
en te revoyant, Ottawa.
De l’avion je
verrai s’estomper tes rivages,
Rapetisser tes
monts et ton immensité.
Tu ne seras alors
pour moi plus que l’image
Des jours froids
de l’hiver et du soleil d’été,
Canada. Tu seras
loin des yeux, loin du cœur,
Avec ingratitude
oublierai tes merveilles;
Sourire aux lèvres,
nageant dans le bonheur,
Je laisserai aller
mon corps au grand sommeil,
Au sommeil où l’on
rêve à ceux qu’on aime tant,
À ceux qu’on a
quittés un jour pour l’aventure,
À la patrie
chérie, à cette miniature
Comparée aux
arpents du Canada géant.
Puis mes yeux rouvrirai
pour me revoir ici
Parmi tes
étendues, tes routes et tes lacs,
Avec tous mes
amis, mon mari, mon logis…
Et la France oublierai :
Paris, St Trop’, Pessac…
Oublierai jusqu’au
jour où, dans ma nostalgie,
Me reviendra
l’envie de te quitter encore
Pour retrouver
tous ceux que j’aime. Et vers Paris
L’avion emportera
et mon cœur et mon corps...
Jeanne
Ottawa, 1971
samedi 26 octobre 2013
Mon amie la poésie...
Poésie, douceur, musique,
Bruissement d'aile, senteurs délicates, couleurs
d'aquarelles, couleurs de pastel,
Arômes enivrants des parfums de l'orient,
Chaleur qui nous imprègnes,
Que nos narines, nos oreilles, nos yeux,
nos bouches, notre peau goûtent sans cesse, à tout moment...,
Merveilleux paysage irréel...
Tu es l'eau d'un ruisseau, le galet d'une plage,
l'oiseau multicolore du lointain Pacifique...
Le monde en bouteille que contemple
l'enfant au regard limpide...
puisque tu es en nous
cette jeunesse qui demeure, affrontant les années.
Tu fais vivre en nos cœurs ceux qui ne sont plus (ou qui nous ont quittés),
C'est ta façon à toi de vaincre la sinistre "faucheuse"
qui ne se lasse pas de rentrer les blés mûrs
dans son immense grange dont on ne revient pas...
En un instant tu fais surgir un monde de rêve...
Tu transformes un désert en une forêt vierge,
nos peines en joies,
un enfer en éden...
Mais si notre mélancolie se plaît
à voguer sur le ciel de nos cœurs,
tu changes notre joie en tristesse morbide,
et la pluie de chagrin perle à notre regard,
inonde notre moi où pleurent des violons.
Tu gémis doucement dans la nuit de nos jours....
Ah poésie,
amour....
Avec toi, nous parcourons le temps,
Le passé du passé est à notre portée
L'avenir se dessine au lointain horizon
plus précis qu'un présent,
nous vivons le présent sur un nuage.
La magie de tes mots, de tes rêves
mêle en notre pensée
les trois parties du temps.
Et oublier le temps, c'est oublier la mort...
Oublier notre mort, c'est rêver notre vie.
Poésie, je te suis attachée....
Jeanne
1972
Bruissement d'aile, senteurs délicates, couleurs
d'aquarelles, couleurs de pastel,
Arômes enivrants des parfums de l'orient,
Chaleur qui nous imprègnes,
Que nos narines, nos oreilles, nos yeux,
nos bouches, notre peau goûtent sans cesse, à tout moment...,
Merveilleux paysage irréel...
Tu es l'eau d'un ruisseau, le galet d'une plage,
l'oiseau multicolore du lointain Pacifique...
Le monde en bouteille que contemple
l'enfant au regard limpide...
puisque tu es en nous
cette jeunesse qui demeure, affrontant les années.
Tu fais vivre en nos cœurs ceux qui ne sont plus (ou qui nous ont quittés),
C'est ta façon à toi de vaincre la sinistre "faucheuse"
qui ne se lasse pas de rentrer les blés mûrs
dans son immense grange dont on ne revient pas...
En un instant tu fais surgir un monde de rêve...
Tu transformes un désert en une forêt vierge,
nos peines en joies,
un enfer en éden...
Mais si notre mélancolie se plaît
à voguer sur le ciel de nos cœurs,
tu changes notre joie en tristesse morbide,
et la pluie de chagrin perle à notre regard,
inonde notre moi où pleurent des violons.
Tu gémis doucement dans la nuit de nos jours....
Ah poésie,
amour....
Avec toi, nous parcourons le temps,
Le passé du passé est à notre portée
L'avenir se dessine au lointain horizon
plus précis qu'un présent,
nous vivons le présent sur un nuage.
La magie de tes mots, de tes rêves
mêle en notre pensée
les trois parties du temps.
Et oublier le temps, c'est oublier la mort...
Oublier notre mort, c'est rêver notre vie.
Poésie, je te suis attachée....
Jeanne
1972
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